On ne le dira jamais assez ! Dans notre domaine, la valeur des choses est avant tout subjective. Dans les antiquités, l’art et les collections, il existe des modes, comme dans bien des domaines. Ces modes varient
d’un pays à l’autre. Ce qui peut être considéré comme poussiéreux ou vieillot en France peut être apprécié aux États-Unis ou au Japon, telle la peinture de genre 1900. Bien des antiquaires, des galeristes et des antiquaires le savent, surtout quand ils font des publications sur Instagram, par exemple. Ce n’est qu’à partir du moment où un objet (d’art, éventuellement) est recherché que d’autres critères entrent en ligne de compte, comme l’état de conservation, la rareté, l’ancienneté, la qualité de fabrication, l’esthétique… Le sommet du principe a été atteint avec l’art conceptuel où seule l’idée est essentielle, comme cette expression l’indique. On pourrait d’ailleurs se demander s’il ne s’agit pas plutôt de philosophie que d’art… Ainsi, il s’est trouvé un collectionneur pour dépenser 120 000 euros pour acheter une « oeuvre d’art » appelée, en italien, Scatola di merda, une boîte de conserve contenant 30 g d’excrément d’un artiste des années 1960 appelé Piero Manzoni et assez célèbre. Là, on arrive au bout du bout du rouleau… de l’art. Et cet exemple n’a rien d’un cas unique. Il n’est d’ailleurs pas toujours bon d’être critique à l’égard de ce type de démarche aux yeux de certains.
Ne dit-on pas que tout s’achète et se vend ?

Daniel Cagnolati, rédacteur en chef
Éditorial du n°409, daté de février 2023
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